Dans ce module, nous aborderons le thème des violences sexistes et sexuelles (VSS), en mettant en lumière la terminologie, les causes profondes et la dynamique, ainsi que des actions concrètes pour prévenir, identifier et réagir en cas de violence. Nous insisterons surtout sur la nécessité, en tant que jeune, d’être au cœur de la discussion, de s’engager dans des actions collectives et dans une transformation sociétale menée par les jeunes, parce que les violences sexistes et sexuelles ne sont pas qu’une question de vie d’adultes !
Voices - Module 3
Introduction
Les violences sexistes et sexuelles désignent les actes préjudiciables commis à l’encontre d’une personne en raison de son genre. Elles sont ancrées dans l’inégalité entre les genres, l’abus de pouvoir et les normes nocives. Les femmes y sont exposées partout et en tout lieu – au travail, à l’école, à la maison, etc. Selon les Nations unies, les violences sexistes et sexuelles sont une urgence de santé publique mondiale.
Comme nous l’avons vu dans le module 2, le fait de suivre des idées strictes sur la manière dont les garçons, les filles et les autres genres doivent se comporter ne limite pas seulement qui nous sommes et ce que nous pouvons faire – cela crée également un fossé entre les genres sur la base de ce à quoi la société pense qu’iels doivent ressembler et comment iels doivent se comporter. Cette séparation conduit souvent à des dynamiques de pouvoir inégales, puisque la société a tendance à valoriser davantage les aspects associés au masculin, aux hommes, comme le sens des responsabilités et de la compétition, aux traits associés aux filles, comme la douceur et l’éducation. Même si personne n’est purement “féminin-e” ou “masculin-e”, on nous apprend toujours à admirer et à rechercher ces versions idéales de la vie d’un garçon ou d’une fille. Le problème, c’est que ces idéaux sont souvent irréalistes, voire contradictoires.
Les personnes qui ne rentrent pas dans ces cases traditionnelles, comme les garçons qui sont considérés comme “doux” ou les filles qui ont plusieurs partenaires, sont souvent mises à l’écart, traitées de manière injuste, voire victimes de brimades. Ce type de mauvais traitement, fondé sur le genre d’une personne ou sur son attirance, est connu sous le nom de violences sexistes et sexuelles. Certaines personnes utilisent ce type de violence pour contrôler d’autres personnes qu’elles considèrent comme moins importantes ou pour “punir” celleux qui ne suivent pas les règles typiques de la vie d’une fille ou d’un garçon.
Essaye de réfléchir : que sais-tu des VSS ? Qu’entends-tu dans les médias et dans ton entourage en général ? Bien que nous entendions de plus en plus parler des VSS, nous pouvons également constater qu’elles sont toujours considérées comme des “affaires d’adultes”. Au contraire, les jeunes souffrent de violences sexistes et sexuelles, ainsi que de discrimination et d’abus en raison de leur sexe, avant l’âge de 18 ans. On parle de violence dans les relations amoureuses des adolescent-e-s pour désigner le type spécifique de violences sexistes et sexuelles qui touche les adolescent-e-s, et de violence sexiste liée à l’école pour désigner ce qui se passe dans les écoles à ce sujet. Toutefois, ces deux phénomènes restent largement sous-étudiés et insuffisamment pris en compte.
Nous avons déjà dit que l’éducation à l’importance du consentement sexuel et du désir est un aspect fondamental des relations respectueuses et saines, mais c’est aussi une étape cruciale vers l’élimination des VSS : l’éducation au consentement te permettra de comprendre en profondeur l’importance d’un consentement affirmé et continu, ce qui est vital pour réduire les incidents de VSS et favoriser des relations positives et consensuelles. La compréhension du désir, quant à elle, aide les individu-e-s à reconnaître les signes de coercition et de manipulation. Lorsque les deux partenaires comprennent et respectent leurs désirs respectifs, il devient plus facile d’identifier les comportements coercitifs et d’y résister, ce qui permet d’éviter les cas de VSS.
Si les efforts de prévention sont indispensables, il est tout aussi important de créer un environnement favorable pour les victimes ou les survivant-e-s des VSS, qui peuvent être confronté-e-s à diverses difficultés, notamment à un nouveau traumatisme lorsqu’iels cherchent à obtenir de l’aide et la justice. C’est là que les initiatives de soutien par les pairs apparaissent comme une lueur d’espoir et de guérison. Les systèmes de soutien par les pairs offrent aux victimes ou aux survivant-e-s un espace sûr où iels peuvent partager leurs expériences, chercher des conseils et entrer en contact avec d’autres personnes qui ont été confrontées à des problèmes similaires. Ce sentiment de communauté et de compréhension est essentiel pour aider les victimes ou les survivant-e-s à retrouver leur autonomie et leur estime de soi.
Afin d’aborder ces questions de manière efficace et durable, nous commencerons par explorer les concepts fondamentaux qui constituent une définition complète des VSS, afin de développer une compréhension de base de toutes les questions qui y sont liées. Avant d’entamer cette exploration, nous te recommandons de parcourir le module 2 du présent guide et de revoir certains concepts clés, par exemple la différence entre “sexe” et “genre” – tu t’en souviens ? Nous insisterons ensuite sur la nécessité d’une action collective et d’un soutien par les pairs, pour un monde plus sûr et plus équitable pour tous-tes.
Vocabulaire clé et définitions
Violences sexistes et sexuelles (VSS)
Les violences sexistes et sexuelles désignent tout type de préjudice perpétré à l’encontre d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison de leur sexe, de leur genre, de leur orientation sexuelle et/ou de leur identité de genre, réels ou perçus comme tels. Les violences sexistes et sexuelles reposent sur un déséquilibre de pouvoir. Elles sont perpétrées dans l’intention d’humilier une personne ou un groupe de personnes et de leur donner un sentiment d’infériorité et/ou de subordination. Elles peuvent être sexuelles, physiques, verbales, psychologiques (émotionnelles) ou socio-économiques, entre autres. – Conseil de l’Europe
Dans ce guide, nous entendons par violences sexistes et sexuelles à la fois les violences à l’égard des femmes et les violences à l’égard de minorités de genre.
Violence dans les fréquentations chez les adolescent-e-s
La violence dans les relations amoureuses des adolescent-e-s – également appelée violence dans les relations intimes, violence entre partenaires intimes chez les adolescent-e-s ou violence dans les relations amoureuses des adolescent-e-s – comprend les abus physiques, psychologiques ou sexuels, le harcèlement ou le stalking de toute personne âgée de 12 à 18 ans dans le cadre d’une relation amoureuse ou consensuelle, passée ou présente. – Institut national de la justice
Violences sexistes en milieu scolaire
Les violences sexistes et sexuelles peuvent être définies comme des actes ou des menaces de violence sexuelle, physique ou psychologique survenant à l’intérieur et autour des écoles, perpétrés en raison de normes et de stéréotypes liés au genre, et mis en œuvre par une dynamique de pouvoir inégale. – Unicef
Consentement sexuel
Le consentement sexuel est un accord pour participer à une activité sexuelle. Il doit être donné librement et il est réversible, informé, enthousiaste et spécifique. – Planning familial
Victime/survivant-e de violences sexistes et sexuelles
Une personne ayant subi des VSS peut être qualifiée de victime ou de survivante. Le terme de victime a fait l’objet de critiques et a souvent été remplacé par le terme de survivant-e, qui met l’accent sur l’action des personnes ayant subi des violences sexistes et sexuelles. Dans ce guide, nous utilisons les deux termes parce que les personnes touchées par les violences sexistes et sexuelles peuvent s’identifier à l’un-e ou à l’autre en fonction de leur propre expérience.
Viol
Toute pénétration vaginale, anale ou orale non consensuelle du corps d’une autre personne, lorsque la pénétration est de nature sexuelle, avec toute partie du corps ou avec un objet, ainsi que tout autre acte non consensuel de nature sexuelle par l’usage de la contrainte, de la violence, de la menace, de la coercition, de la ruse, de la surprise ou d’autres moyens, quelle que soit la relation de l’auteur-ice avec la victime. Le fait d’amener une autre personne à se livrer à des actes non consensuels de nature sexuelle avec une tierce personne est également considéré comme un viol. – EIGE
“Catcalling” (huée)
Commentaires sexuels vulgaires dans la rue.
Féminicide
Le terme “féminicide” désigne le meurtre de femmes et de filles en raison de leur genre, perpétré ou toléré par des acteur-ice-s privé-e-s et public-que-s. Il englobe, entre autres, le meurtre d’une femme à la suite de violences exercées par un-e partenaire intime, la torture et le meurtre misogyne de femmes, le meurtre de femmes et de filles au nom de l’honneur et d’autres pratiques néfastes, le meurtre ciblé de femmes et de filles dans le contexte d’un conflit armé, ainsi que les cas de féminicide liés aux gangs, au crime organisé, aux trafiquants de drogue et à la traite des femmes et des jeunes filles. – EIGE
Abus de pouvoir
Un abus de pouvoir par une personne en position d’autorité qui peut utiliser l’influence qu’elle a pour opprimer des personnes en position d’infériorité ou pour les inciter à commettre un acte répréhensible. – Dictionnaire juridique
Inégalité entre les hommes et les femmes
Situation juridique, sociale et culturelle dans laquelle le sexe et/ou le genre déterminent des droits et une dignité différents pour les femmes et les hommes, ce qui se traduit par un accès ou une jouissance inégale des droits, ainsi que par la prise en charge de rôles sociaux et culturels stéréotypés. – EIGE
Hétéronormativité
L’hétéronormativité est ce qui fait que l’hétérosexualité semble cohérente, naturelle et privilégiée. Elle suppose que tout le monde est “naturellement” hétérosexuel et que l’hétérosexualité est un idéal, supérieur à l’homosexualité ou à la bisexualité. – EIGE
Violence entre partenaires intimes (VPI)
La violence physique, sexuelle, psychologique ou économique entre conjoint-e-s ou ex-conjoint-e-s, ainsi qu’entre partenaires ou ex-partenaires. Il s’agit d’une forme de violence qui affecte les femmes de manière disproportionnée et qui est donc distinctement liée au genre. – EIGE
Violence domestique
Tous les actes de violence physique, sexuelle, psychologique ou socio-économique (comme la violence administrative) commis au sein de la famille ou de l’unité domestique, indépendamment des liens familiaux biologiques ou légaux, ou entre ancien-ne-s ou actuel-le-s conjoint-e-s ou partenaires, que l’auteur-rice partage ou ait partagé ou non la même résidence que la victime. – EIGE
Masculinité toxique
La masculinité toxique est une attitude ou un ensemble de directives sociales stéréotypées associées à la virilité qui ont souvent un impact négatif sur les hommes, les femmes et la société en général. – Vallie S. 2022
Rencontres et rencontres en ligne
Les rencontres consistent à passer du temps ensemble pour explorer des relations romantiques ou sexuelles et rechercher des partenaires potentiel-le-s. Les rencontres en ligne consistent à faire la même chose, mais en utilisant Internet pour communiquer.
Parlons du consentement
Nous considérons le concept de consentement comme le point de départ du discours sur les VSS.
Le consentement est l’accord volontaire et éclairé donné par toutes les parties impliquées dans une activité sexuelle. Il doit être continu, enthousiaste et peut être retiré à tout moment sans conséquences. Cela signifie qu’avant de commencer une pratique avec quelqu’un-e, vous devez savoir si la personne le souhaite également. Le consentement est la volonté d’être ensemble, c’est le point de rencontre de désirs communs. C’est une question de limites personnelles et de respect des limites des autres ; de connaissance de soi et de ses désirs, et de capacité à les communiquer ; de vérification si les choses ne sont pas claires ; de responsabilité, qu’il s’agisse de le demander ou de le donner.
Regarde cette vidéo pour mieux comprendre ce que nous entendons par consentement :
L’activité sexuelle sans consentement est une violence
Si nous nous arrêtons et analysons le terme, nous remarquons que le mot lui-même ne suffit pas à nous aider à comprendre la complexité de ce qu’il signifie. Par exemple, une personne peut avoir honte, avoir peur ou manquer d’outils pour dire “non”. Bien que la personne dise explicitement et verbalement “oui”, ce “oui” peut ne pas être libre ou informé.
« Le consentement implique qu’il faut s’assurer d’aller à l’encontre de cette personne et de lui dire non ».
« J’avais peur de ne pas être assez bien pour cette personne, ou de la décevoir d’une manière ou d’une autre, et je me sentais donc souvent mal à l’aise parce que je n’en avais pas vraiment envie et que cette personne me mettait très mal à l’aise ».
Cette vidéo montre la complexité de ce concept en utilisant l’acronyme FRIES :
Le consentement, c’est LRIES :
- Librement consenti. Le consentement est un choix que tu fais sans pression, manipulation ou sous l’influence de drogues ou d’alcool.
- Réversible. Tout le monde peut changer d’avis sur ce qu’iel a envie de faire, à tout moment. Même si tu l’as déjà fait, et même si vous êtes tous-tes les deux nu-e-s dans le lit.
- Informé. On ne peut consentir à quelque chose que si l’on dispose de tous les éléments. Par exemple, si quelqu’un-e dit qu’iel utilisera un préservatif et qu’iel ne le fait pas, le consentement n’est pas total.
- Lorsqu’il s’agit de sexe, tu ne dois faire que des choses que tu veux faire, et non des choses que tu penses devoir faire.
- Spécifique. Le fait de dire oui à une chose (comme aller dans la chambre pour s’embrasser) ne signifie pas que tu as dit oui à d’autres (comme avoir des relations sexuelles).
DEMANDER LE CONSENTEMENT
“Puis-je… ? Tu veux que je… ?” Des questions simples, importantes, et beaucoup de réponses possibles, tant verbales que non verbales. Mais seul un OUI explicite et enthousiaste est un consentement. Le silence n’est pas un consentement. L’expression de doutes non plus. Et cela ne s’applique pas seulement à la toute première fois que tu es avec quelqu’un-e : même si tu as eu des rapports sexuels auparavant, ou si tu es avec la/les personne(s) depuis longtemps, tu dois toujours demander le consentement, à chaque fois. Ne fais jamais pression sur ton/ta partenaire pour qu’iel fasse quelque chose qu’iel ne veut pas faire ou dont iel ne semble pas sûr-e. Fais-lui savoir que ce n’est pas grave s’iel veut arrêter ou faire quelque chose de différent. Et lorsque tu sais que quelqu’un-e n’est pas d’accord avec ce que tu lui demandes, arrête de lui demander. Tout le monde mérite que ses limites soient respectées. Il n’est pas agréable d’être poussé-e à faire des actes sexuels, et cela peut ruiner une relation.
DONNER SON CONSENTEMENT
Ton corps est le tien et toi seul-e as le dernier mot : même si tu t’es mis-e d’accord plus tôt, si tu as changé d’avis, si tu as de nouveaux doutes. tu peux dire “non” à tout moment, et ton/ta partenaire doit le respecter. Ne te sens pas mal à l’aise d’exprimer tes sentiments et tes émotions.
Le consentement est aussi une question de lois : dans chaque pays, des lois définissent qui peut consentir et qui ne peut pas : les personnes ivres, défoncées ou évanouies ne peuvent pas consentir à des relations sexuelles. Il existe également des lois qui protègent les mineur-e-s (personnes de moins de 18 ans) contre les pressions exercées sur elleux pour qu’iels aient des relations sexuelles avec une personne beaucoup plus âgée qu’elleux. On parle d’”âge du consentement sexuel” pour indiquer l’âge qu’une personne doit avoir pour être considérée comme légalement capable de consentir à des relations sexuelles – en dessous de cet âge, les adultes impliqué-e-s risquent une peine de prison et d’être enregistré-e-s comme délinquant-e-s sexuel-le-s. L’âge du consentement varie d’un pays à l’autre :
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Italie |
Espagne |
France |
Gréce |
Chypre |
Belgique |
Lituanie |
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Dans notre culture, la pratique du consentement n’est pas très “naturelle”, en raison de sa corrélation avec le patriarcat et les déséquilibres entre les genres dans lesquels nous vivons, en raison du concept de pouvoir et de l’attitude performative et compétitive : il peut être difficile d’accepter le “non” comme réponse (voir le module 2 pour en savoir plus sur les déséquilibres entre les genres). Le chemin vers la construction d’une société différente, basée sur une culture du consentement, est encore long et difficile. Mais il commence par l’engagement à faire partie de ce changement et le fait de l’aborder avec une approche transféministe améliorera son développement.
Le féminisme est un mouvement social et politique qui défend l’égalité des droits, des chances et du traitement de tous les genres. Il remet en question et cherche à démanteler les inégalités, les discriminations et les stéréotypes systémiques fondés sur le genre. C’est pourquoi nous parlons également de transféminisme, qui désigne un sous-ensemble spécifique du féminisme qui se concentre sur les droits et les expériences des personnes transgenres dans le cadre plus large du féminisme. Il aborde l’intersection de l’identité de genre et du féminisme, en œuvrant pour l’inclusion et l’égalité de toutes les femmes, qu’elles soient cis ou trans* (voir module 2). Le transféminisme remet en question les normes de genre traditionnelles, promeut l’inclusion et s’attaque aux vulnérabilités et aux discriminations spécifiques, contribuant ainsi à une lutte plus globale et plus efficace contre toutes les formes de VSS.
« Il y a eu une période, en tant que jeune adulte dans une relation avec une personne instable, où je me suis sentie en danger et où j’ai pensé que le seul choix possible pour ma sécurité était d’accepter une relation pour calmer la violence ».
“C’est juste une blague” : Culture du consentement vs culture du viol
Ce qui empêche la culture du consentement de se répandre dans notre société, c’est la persistance de son antagoniste, la culture du viol. Ce concept décrit une société qui encourage, normalise et rationalise les violences sexistes et sexuelles, comme étant inévitables et faisant partie du comportement humain “naturel”, au lieu de la comprendre comme étant structurellement et culturellement créée et entretenue. Les problèmes sociaux tels que les attitudes et les stéréotypes sexistes peuvent tous conduire aux VSS. De petites choses comme reprendre un-e ami-e sur une blague sexiste peuvent aider. Cela peut être gênant au début, mais le fait de faire savoir aux personnes qui vous entourent que tu ne soutiens pas ce type de comportement peut les inciter à s’arrêter et à réfléchir à deux fois à ce qu’elles font.
Le meilleur instrument que nous suggérons pour en savoir plus et comprendre en profondeur les VSS est la pyramide de la culture du viol : elle montre comment les attitudes sexistes peuvent conduire à des niveaux d’abus croissants, comment les comportements, les croyances et les systèmes s’appuient les uns sur les autres et fonctionnent en conjonction les uns avec les autres. Au bas de la pyramide se trouvent les formes de violence les plus courantes, telles que les blagues et les attitudes sexistes ou le “Catcallling”. Souvent, ces formes de violence ne sont même pas perçues comme telles, mais elles le sont néanmoins et elles constituent la base de formes plus dangereuses, dont le féminicide. Cette pyramide ne présente que quelques exemples de violences – la liste n’est pas exhaustive – mais elle nous permet de constater que le changement commence par le bas de la pyramide. Si nous ne comprenons pas et n’éliminons pas les petites formes de violence, nous ne pouvons pas comprendre et éliminer les plus grandes.
Quel est le rôle des médias dans la façon dont nous parlons des VSS ?
As-tu déjà réfléchi à la manière dont la culture populaire et les médias influencent et façonnent nos attitudes à l’égard de la sexualité, renforçant parfois les normes sociales et les croyances communes, y compris les plus violentes ? Les médias grand public jouent un rôle très important dans la perpétuation de la culture du viol. En voici quelques exemples :
Envers l’auteur-rice de l’infraction :
- Les médias ont tendance à dépeindre les violeurs-euses ou les personnes ayant commis un féminicide comme des bêtes ou des malades, quelqu’un-e de facilement identifiable et distinguable des personnes que nous rencontrons normalement dans notre vie quotidienne ; ou une personne très ordinaire qui a été soudainement frappée par un ravissement et a perdu l’esprit. En réalité, nous savons que la grande majorité des épisodes de violence sexuelle sont commis par quelqu’un-e que la victime ou lae survivant-e connaissait bien, comme son (ex)-partenaire, un parent ou un-e ami-e.
Envers la victime ou lae survivant-e :
- Les médias ont tendance à blâmer davantage la victime ou lae survivant-e des VSS en insinuant qu’iels sont, d’une certaine manière, en partie responsables du comportement violent. Que portaient-iels ? Étaient-iels ivres ? Leur a-t-on fait croire qu’iel le voulait vraiment ? Mentent-iels ? et ainsi de suite. C’est ce qu’on appelle la culpabilisation de la victime. En réalité, la seule personne responsable d’une violence est celle qui la commet.
Plus on monte dans la hiérarchie, moins les comportements sont socialement acceptables. Mais nous ne pouvons pas mesurer le préjudice subi par la victime ou lae survivant-e en fonction de la “catégorie” dans laquelle iel se situe – à l’exception de la mort, qui se trouve tout en haut de l’échelle. L’expérience de chacun-e est différente.
L’arbre des violences sexistes
Il est essentiel de comprendre les multiples facettes des VSS pour s’attaquer à ce problème urgent. Pour en parler, nous aimons la représenter par l’image de l’arbre :
Les racines – Causes profondes
Les racines sont les causes profondes des VSS : les VSS sont liées aux attitudes et aux pratiques de la société en matière de discrimination fondée sur le genre. La conception traditionnelle des genres induit des rôles et des positions rigides. Les personnes socialisées en tant que femmes ainsi que les minorités de genre se retrouvent dans une position subordonnée par rapport aux personnes socialisées comme hommes. Ces rôles “acceptés” renforcent l’hypothèse selon laquelle les hommes ont un pouvoir de décision et de contrôle sur le reste de la population. En agissant de la sorte, les auteurs-rices (quel-le-s qu’iels soient) cherchent à maintenir leurs privilèges, leur pouvoir et leur contrôle. En outre, nous mentionnons également parmi les causes profondes le fait que dans des contextes de manque de sensibilisation aux droits humains, à l’égalité des genres, à la démocratie et aux moyens non violents de résoudre les problèmes, les VSS peuvent être renforcées.
Les causes profondes sont les suivantes :
- l’abus de pouvoir
- l’inégalité entre les hommes et les femmes
- le patriarcat
- l’hétéronormativité
- la binarité de genre
La météo / la température – Facteurs contributifs
Le soleil, la pluie, les nuages représentent le “climat” dans lequel l’arbre peut grandir et devenir plus fort. Ils représentent tous les facteurs dits “contributifs” : si l’inégalité entre les genres et l’abus de pouvoir sont les causes profondes de toutes les formes de VSS, divers autres facteurs peuvent influencer le type et l’ampleur de la violence, augmentant ainsi la vulnérabilité de la personne aux VSS. Les facteurs contributifs sont souvent confondus avec les causes, mais il est important de les distinguer pour lutter contre les VSS.
Les facteurs qui y contribuent sont les suivants :
- l’abus de substances
- les inégalités économiques
- le manque d’éducation
- le manque de soutien social de la part des institutions ou des familles par exemple
Les branches et le tronc – les types de VSS
Le tronc et les branches de l’arbre représentent les différents types de VSS qui peuvent survenir. Ils peuvent être regroupés en quatre catégories générales (violence émotionnelle ou psychologique, violence physique, violence sexuelle, violence économique), qui s’élèvent pour devenir les branches de l’arbre. Dans les images, nous avons représenté les types de violence les plus fréquents chez les adolescent-e-s.
Les types de VSS comprennent :
- La violence psychologique, qui cause des dommages psychologiques. Elle comprend les brimades, le harcèlement, la traque, le contrôle, la coercition, l’isolement, les insultes verbales, etc.
- La violence physique, qui cause des dommages et utilise la force physique, comprend les coups, les coups de pied, les coups de poing et bien d’autres choses encore.
- La violence sexuelle, qui désigne les actes sexuels accomplis sans le consentement de l’autre personne. Elle comprend le viol, les agressions, la traite des êtres humains, les comportements sexuels verbaux non désirés, etc.
- La violence économique, qui se réfère à des actes qui causent un préjudice économique. Il s’agit notamment de la restriction des ressources financières, des dommages matériels, de la privation, de la limitation de l’accès et de conditions à l’emploi, etc.
Les feuilles – Conséquences des violences sexistes et sexuelles
Les feuilles sont les conséquences des VSS pour les victimes ou les survivant-e-s et leur entourage, et elles ont une grande portée : des conséquences physiques aux conséquences émotionnelles et psychologiques.
Il existe de nombreuses conséquences aux VSS. Il faut toutefois souligner que celles-ci n’ont pas le même impact ni la même intensité pour une personne victime de VSS.
Les conséquences des VSS sont notamment les suivantes :
- Les conséquences psychologiques : perte d’appétit, honte, anxiété, difficultés à aller à l’école ou à étudier, dépression, suicide, , , etc.
- Les conséquences physiques : problèmes de santé, automutilation, IST, grossesses non désirées, etc.
- Les conséquence sociales : exclusion, rejet ou isolement de la famille, les ami-e-s, etc.
- Les conséquences comportementales : changement d’itinéraire ou auto-suppression d’un profil sur un réseau social, etc.
Qui est touché par les violences sexistes et sexuelles ?
Maintenant que nous avons examiné en profondeur la définition des VSS, concentrons-nous un moment sur les personnes les plus touchées, en gardant toujours à l’esprit que nous ne connaissons généralement que le nombre de personnes qui déclarent les VSS, et non l’ensemble des personnes qui en ont subies (il y a de nombreuses raisons à cela, comme les facteurs culturels, la stigmatisation ou la peur).
« Il m’est arrivé par le passé de poursuivre une relation sexuelle dont je n’avais pas vraiment envie, afin de faire plaisir à mon partenaire. De même, lorsque j’étais jeune, j’ai senti que quelqu’un me frottait intentionnellement et sexuellement la jambe dans le bus et j’ai perdu mon espace. La plupart du temps, je ne disais rien par gêne. D’autres fois, je me levais et quittais le siège ».
Nous avons déjà dit que les VSS touchaient des personnes de tous âges et de tous genres, en raison de leur genre, et c’est exactement la raison pour laquelle nous utilisons l’expression plus complète de “violences sexistes et sexuelles”. Toutefois, les personnes socialisées en tant que femmes et filles sont les plus touchées dans le monde. Une personne sur trois est victime de violence(s) sexiste(s) et sexuelle(s) au cours de sa vie (OMS, 2021). La principale forme de violence affectant les femmes est la violence exercée par le partenaire intime (VPI). Les jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans sont plus exposées aux VPI que les femmes adultes : à l’âge de 19 ans, près d’une adolescente sur quatre (24 %) ayant eu une relation a déjà été victime de violences physiques, sexuelles ou psychologiques de la part d’un-e partenaire (OMS, 2021).
La communauté LGBTQIA+ est confrontée à une violence accrue de la part des pairs, des familles qui peuvent faire pression sur l’individu-e pour qu’iel se conforme aux rôles de genre traditionnels, des étranger-e-s qui sont tout simplement homolesbobitransphobes. La plupart des élèves LGBTQIA+ déclarent avoir subi des brimades ou des violences en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité/expression de genre (Plan/ICRW, 2015), car les jeunes perçu-e-s comme “résistant-e-s” ou ne correspondant pas aux normes de genre traditionnelles ou binaires courent un risque élevé de violence. Regarde cette vidéo sur les violences sexistes et sexuelles, les jeunes et la communauté LGBTQIA+.
« Cher journal, aujourd’hui encore, j’ai été insultée et isolée en raison de mon orientation sexuelle. Je me demande ce qui ne va pas avec la communauté LGBTQIA+. Qu’y a-t-il de mal à ce que quelqu’un en fasse partie ou à ce que je sois bisexuelle ? ».
La “boîte à hommes” – En particulier dans le milieu scolaire, on attend toujours des garçons qu’ils se comportent “comme des hommes”, en ce qui concerne leurs émotions, leur façon d’être et d’agir, et qu’ils s’alignent ainsi sur la définition “normative” de la masculinité. Nous appelons cela “la boîte à hommes” pour indiquer l’ensemble des attentes selon lesquelles un “vrai homme” devrait vivre – Regarde cette vidéo !
Tu as peut-être aussi entendu le terme “masculinité toxique”, qui fait référence au fait que ces normes sociales associées aux hommes ont souvent un impact négatif sur les hommes eux-mêmes et sur les autres genres. Il ne s’agit pas de dire que la masculinité est mauvaise, mais que certains comportements liés à la masculinité (comme le fait d’être dur, par exemple) peuvent avoir un impact négatif (voir le module 2 pour en savoir plus sur les attentes des hommes et des femmes).
#NotAllMen – En revanche, il arrive de plus en plus souvent, surtout sur les médias sociaux et lorsque des cas graves de VSS sont médiatisés, que l’on rencontre ce hashtag. Avec cette expression, les gens ont tendance à revendiquer un sentiment d’injustice à l’égard des personnes socialisées en tant qu’hommes : “Ce n’est pas un problème systémique, tous les hommes ne sont pas des violeurs ou des meurtriers !” Or, le fait de le souligner est souvent perçu comme un rejet de la responsabilité envers les autres genres qui, comme nous le voyons dans cette section, sont beaucoup plus susceptibles d’être affectés par les VSS parce qu’ils sont moins privilégiés dans la société.
Il est essentiel de comprendre les VSS, en particulier lorsqu’il s’agit de filles, de jeunes femmes et de jeunes transgenres qui sont confronté-e-s à plus d’un type d’inégalité ou de discrimination. Lorsque différentes formes de traitement injuste se chevauchent, les risques d’être victime de violences sexistes et sexuelles augmentent. Par exemple, les filles noires ou issues de minorités ethniques (en anglais : « BME » – Black or Minority Ethnic) peuvent être confrontées à une violence sexiste mêlée à du racisme, tandis que la violence à l’encontre des filles handicapées peut impliquer des abus liés à la fois au handicap ainsi qu’à du sexisme. Ces groupes peuvent avoir plus de mal à obtenir de l’aide, et l’impact de la violence qu’ils subissent peut être encore plus important.
Nous appelons cette approche “intersectionnelle” parce qu’elle considère que la violence se produit au carrefour de différents types d’inégalité ou de discrimination. Cela signifie qu’il faut examiner comment différents facteurs, tels que la race, le handicap ou le genre, se conjuguent pour influencer l’expérience de la violence d’une personne et sa capacité à obtenir de l’aide. C’est ce qu’on appelle l’intersectionnalité. Pour en savoir plus, consulte le module 5.
Comment puis-je identifier les violences sexistes et sexuelles dans mes relations ?
Dans le module 1, nous avons déjà exploré les différentes façons de construire et de reconnaître des relations sûres et saines. À ce stade de notre parcours, il est temps de parler des relations malsaines, c’est-à-dire celles qui ne présentent pas les différentes caractéristiques déjà évoquées et qui peuvent, de manière inquiétante, devenir ce que l’on appelle la violence entre partenaires intimes, la violence dans les relations amoureuses des adolescent-e-s ou la violence domestique, qui se réfère à des comportements violents survenant au sein des ménages ou des environnements familiaux. Regarde cette vidéo sur la violence entre partenaires intimes !
Quels sont les signes d’une relation toxique ? Regarde cette vidéo !
Des termes comme VSS (Violences Sexistes et Sexuelles) ou violence entre partenaires Intimes sont souvent considérés comme plus inclusifs et englobants que l’expression “violence domestique”. Les termes VSS et violence entre partenaires intimes mettent en évidence le contexte plus large et les diverses formes de violence subies au-delà du cadre domestique traditionnel, reconnaissant que la violence peut se produire dans diverses relations et structures sociétales. L’utilisation du terme “violences sexistes et sexuelles” reconnaît que la violence ne se limite pas aux relations entre partenaires intimes ou au sein du foyer, mais qu’elle s’étend à des questions sociétales plus larges, enracinées dans l’inégalité entre les genres, la dynamique du pouvoir et la discrimination. Il englobe la violence qui peut se produire dans les espaces publics, sur les lieux de travail ou au sein des communautés sur la base de l’identité de genre d’un-e individu-e. En revanche, le terme “violence domestique” s’est historiquement concentré sur la violence au sein de la famille ou du foyer, excluant potentiellement d’autres formes de violence, telles que la violence à l’égard des femmes dans les espaces publics ou les inégalités structurelles qui perpétuent la violence. En mettant l’accent sur les VSS ou les violences entres partenaires intimes, on reconnaît la nécessité d’adopter des approches globales portant sur les attitudes sociétales, les cadres juridiques et les changements institutionnels pour lutter contre la violence à l’encontre des personnes en raison de leur genre, de leur orientation ou de leur identité. Elle reconnaît que la violence n’est pas confinée à un seul espace, mais qu’il s’agit d’un problème à multiples facettes nécessitant une réponse holistique.
Quels sont les signes d’une relation toxique ? Regarde cette vidéo !
Il est parfois difficile de reconnaître les signes d’une relation malsaine ou abusive :
- Le contrôle, lorsque l’un-e prend toutes les décisions et dit à l’autre ce qu’iel doit faire, comment iel doit s’habiller, avec qui iel doit s’associer, ou tente de l’isoler.
- La dépendance, lorsque l’on craint les conséquences de la rupture de la relation et que l’on pense ne pas pouvoir exister sans l’autre personne.
- Le contrôle numérique, lorsqu’une personne suit l’autre par le biais des réseaux sociaux ou des plateformes numériques, ou lorsqu’iel envoie des messages constants exigeant l’attention de l’autre personne à tout moment.
- La malhonnêteté, lorsqu’une personne cache des informations à l’autre ou la manipule.
- Le manque de respect, lorsqu’une personne fait honte à l’autre, se moque d’ellui ou colporte des ragots dans son dos.
- L’hostilité, lorsqu’une personne crée des conflits avec l’autre ou évite de les résoudre de manière respectueuse.
- Le harcèlement, lorsqu’une personne fait sentir à l’autre qu’elle n’est pas en sécurité par des comportements tels que des ’’catcalling’’ (sifflements de rue) ou des commentaires inappropriés sur le corps ou le comportement de l’autre personne.
- L’intimidation, lorsqu’une personne essaie de faire en sorte que l’autre se sente vulnérable et effrayé-e, en utilisant des tactiques telles que l’isolement des ami-e-s et de la famille ou la menace de violence ou de rupture.
- La violence physique, lorsqu’une personne utilise la force physique sur l’autre.
- La violence sexuelle, lorsqu’une personne exerce une activité sexuelle sur l’autre sans son consentement.
Ces comportements peuvent s’appliquer à tous les types de relations, non seulement aux relations amoureuses et sexuelles, mais aussi aux amitiés, aux relations familiales, aux relations occasionnelles, aux relations de travail et à bien d’autres choses encore.
Des comportements malsains peuvent parfois se produire, mais ce qui arrive très souvent, c’est que les personnes qui vivent des relations malsaines n’essaient pas de changer ou de tirer des leçons de ces comportements abusifs. Il est donc tout à fait possible que des relations malsaines se transforment en relations abusives.
Une autre raison pour laquelle les gens restent dans des relations abusives peut être comprise à travers ce que l’on appelle le cycle de la violence, dans lequel le comportement abusif vise à maintenir la personne abusée dans la relation par le biais de promesses et de dénégations.
Infographie du Conseil de l’Europe
On parle de lune de miel lorsque l’agresseur-se, dans une relation malsaine, opère un changement positif soudain qui peut sembler très similaire à la première partie de la relation, tout en présentant ses excuses, en promettant de changer et en offrant des cadeaux. Cependant, la tension revient rapidement et l’ancienne structure de pouvoir se réaffirme, avec éventuellement des épisodes de violence, jusqu’à ce qu’ils deviennent de plus en plus proches les uns des autres et aboutissent à une explosion aiguë. Dans cette situation, la victime ou la/le survivant-e ne reconnaît généralement pas le cycle, tandis que l’agresseur-se nie sa responsabilité.
Votre relation est-elle saine ?
Si tu ne sais pas si ta relation est saine, tu peux répondre à ce quiz sur les relations saines !
Comment les VSS se produisent-elles en ligne ? Les VSS en ligne
Une autre situation à laquelle nous voulons te sensibiliser concerne les VSS en ligne. De nos jours, de plus en plus de personnes se rencontrent en ligne, par le biais d’applications de rencontres et de réseaux sociaux. Les rencontres en ligne et le sexting (partage de contenus sexuellement explicites par le biais de chats) sont devenus deux moyens très courants pour les jeunes de nouer de nouvelles relations et d’explorer leurs désirs. Ils peuvent être un excellent moyen d’exprimer sa sexualité et de favoriser l’intimité, si cela est fondé sur le respect mutuel et le consentement. Dans le même temps, il est important de prêter attention à certaines questions de sécurité afin de rester à l’abri des VSS en ligne.
Les violences sexistes et sexuelles en ligne peut prendre de nombreuses formes :
- Le cyberflashing : envoi d’images explicites sans le consentement des destinataires.
- Le cyberharcèlement : utilisation d’outils numériques pour surveiller l’autre personne (lecture de messages ou suivi de ses déplacements).
- Le voyeurisme numérique : enregistrer, filmer, visionner et partager des vidéos ou des images en ligne sans le consentement de la personne ciblée (par exemple, au moyen de caméras cachées, de deepfaking ou de vol de photographies).
- Le doxing : partage de données personnelles et incitation à contacter la personne ciblée.
- L’usurpation d’identité et les faux profils : se faire passer pour quelqu’un-e d’autre dans le but de nuire à l’autre personne.
- Le discours de haine fondé sur le genre : faire honte, insulter, faire des commentaires blessants à l’autre personne sur la base de son identité de genre ou de son orientation sexuelle.
- Le morphing : créer et partager des copies conformes de l’autre personne pour la sexualiser.
- Le grooming en ligne : établissement d’une relation en ligne à des fins sexuelles.
- Le harcèlement sexuel et l’intimidation en ligne : l’intimidation par le biais de plateformes en ligne (vidéo).
- La diffusion non consensuelle de photos intimes : partage de photos intimes d’une personne sans son consentement.
- La sexploitation : vente de contenu sexuel et/ou pornographique sans consentement.
- Les menaces en ligne et le blackmailing : menace de divulguer des images ou des informations personnelles à moins que certaines demandes ne soient satisfaites. Lorsque ces demandes sont d’ordre sexuel, on parle de sextorsion.
- Le zoom bombing : lorsque des personnes rejoignent des groupes ou des chats en ligne et publient des contenus racistes, sexistes ou autres pour perturber les participant-e-s.
Les VSS en ligne ont des conséquences très néfastes pour la victime ou la/le j’ai rajouté survivant-e, comme expliqué précédemment pour les VSS. Ces conséquences peuvent être physiques, psychologiques, émotionnelles et économiques.
« Quand j’étais plus jeune, nous nous disputions avec mes parents, il y avait peut-être un manque d’amour, je voulais beaucoup d’attention et je l’obtenais en ligne. Et ce n’était pas un bon choix. Je suis “tombé-e” sur Internet à un très jeune âge, j’y ai vu beaucoup de choses qu’un enfant ne devrait pas voir, et j’ai rencontré des personnes plus âgées, c’était très très mal et j’ai été l’un-e de ceux qui sont tombés dans ce piège… et il y avait des photos… et d’autres mauvaises choses ».
« Un-e ami-e de l’école a créé un chat gmail sur le compte de l’école et a ajouté plusieurs filles dans un groupe appelé “les jolies” et nous a demandé des photos portant uniquement des soutiens-gorge et des culottes. Aucune d’entre nous ne les a envoyées, le personnel de l’école lui a parlé et on m’a demandé de montrer le chat. Je ne sais pas ce que l’école a fait ».
Love is not controlling! Watch out this video.
L’amour n’est pas un contrôle ! Regarde cette vidéo. La violence en ligne, comme toute autre violence, n’est jamais la faute de la victime ou du/de la survivant-e et peut arriver à n’importe qui. Bien qu’il s’agisse d’un problème systémique, il existe quelques conseils à suivre pour minimiser les risques :
- Mets tes mots de passe à jour de temps en temps et garde-les en sécurité. Tu peux également utiliser des mécanismes de sécurité tels que des programmes antivirus.
- Évite de laisser ta webcam ouverte dans tes espaces privés afin d’éviter la collecte d’images privées en cas de piratage.
- Lorsque tu rencontres des personnes en ligne, fais attention aux profils sans photos ou avec des photos qui semblent fausses, aux profils sans informations dans la biographie, aux personnes qui refusent de parler par téléphone ou par appel vidéo, aux personnes qui te demandent de l’argent.
Comment identifier, traiter et signaler les situations de VSS ?
« J’ai été victime de harcèlement sexuel dans le métro et dans des boîtes de nuit, lorsque des inconnus m’ont touché les fesses ou les seins. Dans les différentes situations, j’ai réagi de la même manière parce qu’il y avait ce groupe d’hommes, dans lequel l’un vous touche et quand vous vous retournez, vous ne savez pas qui c’était et tout le monde rit, alors j’ai décidé de les insulter et de partir et de le dire à mes ami-e-s, mais nous n’avons rien fait d’autre par peur de les confronter ».
Les VSS peuvent se produire partout, de l’école aux lieux de rencontre, des commentaires non désirés aux actions qui mettent les gens mal à l’aise. Il est important d’apprendre à naviguer dans de telles situations, car elles créent une mauvaise atmosphère et nous privent du droit de nous sentir en sécurité et respecté-e-s. L’éducation et la sensibilisation sont très importantes pour lutter contre ce problème et s’assurer que tout le monde est traité équitablement !
Les étapes mentionnées ci-dessous peuvent être utiles pour identifier et éventuellement gérer les situations de violences sexistes et sexuelles :
- Ne te blâme pas : ce n’est jamais ta faute. L’auteur-ice est lae seul-e à avoir pris-e la décision de te faire du mal, et les VSS peuvent arriver à n’importe qui, même si tu prends des précautions.
- Reconnaître le comportement : Confirme que le comportement auquel tu es confronté-e relève d’une VSS. Il peut prendre différentes formes, telles que des avances non désirées, des remarques ou tout autre comportement sexuel qui te met mal à l’aise, comme ceux expliqués ci-dessus.
- Conserve les traces et les preuves des incidents : Note les dates, heures, lieux et détails des incidents en les consignant. Conserve une trace de toutes les communications relatives au harcèlement. Si tu décides finalement de dénoncer le harcèlement, ces documents peuvent s’avérer essentiels ! S’il s’agit de violence en ligne, conserve toutes les preuves dont tu disposes.
- Fixe des limites : Exprime ton mécontentement à l’auteur-rice du harcèlement de manière ferme et claire. Dis-lui clairement et fermement que son comportement est indésirable et que tu veux qu’iel cesse. Fixer des limites peut aider celleux qui ne savent pas toujours que leurs actes sont répréhensibles en attirant leur attention sur ces derniers. S’il s’agit de violence en ligne, envisage de bloquer l’auteur-rice.
- Connais tes droits : Familiarise-toi avec les lois et les directives concernant les VSS qui se produisent à l’école et dans ta communauté. Connaître tes droits te permettra de mieux contrôler la situation.
- Envisage des conseils juridiques : Pense à demander des conseils juridiques à un-e avocat-e. Si nécessaire, iel peut te conseiller sur les choix juridiques qui s’offrent à toi et t’aider à prendre les mesures juridiques qui s’imposent.
- Prends soin de toi et bénéficie d’un soutien psychologique : N’oublie pas de donner la priorité à ton bien-être. Faire face aux VSS peut être épuisant sur le plan émotionnel. Participe à des activités de soins personnels qui t’aideront à te détendre et à gérer le stress, par exemple en parlant à un-e conseiller-e ou à un thérapeute.
- Reste persévérant-e : Ne te décourage pas si le processus prend du temps. Reste persévérant-e et affirme ta volonté de trouver une solution. Ton droit à un environnement sûr et respectueux est fondamental, et il est essentiel d’agir pour assurer ton bien-être.
- Signaler l’incident et chercher du soutien : Certain-e-s personnes peuvent hésiter à signaler l’incident aux autorités par crainte d’une escalade ou de ne pas être prises au sérieux. C’est malheureusement encore souvent le cas et c’est pourquoi il est important que tu fasses ce qui te convient, sans aucune pression. Voici quelques options :
- Tu peux en parler aux membres de ta famille ou à tes ami-e-s qui pourront t’apporter un premier soutien.
- Tu peux également en parler à tes professeur-e-s et à ton école si tu te sens à l’aise : iels devraient être en mesure de prendre dispositions nécessaires et de se référer aux politiques internes en matière de protection de l’enfance.
- Si l’incident se produit en ligne, tu peux signaler le contenu inapproprié à l’administration de la plateforme.
- Tu peux rechercher des ONG ou des lignes d’assistance téléphonique dans ta ville ou ton pays.
- Tu peux t’adresser à la police.
Si tu n’es pas la personne qui subit les violences sexistes et sexuelles, mais qu’il y a une révélation dans ton groupe d’ami-e-s, voici quelques conseils que tu peux suivre :
- N’ignore pas ce qu’iels disent.
- Fais-leur savoir que tu les crois.
- Laisse-les parler autant qu’iels le souhaitent, sans insister pour qu’iels en disent plus.
- Envisage avec elleux la possibilité de parler à d’autres personnes en gardant à l’esprit que la priorité est toujours leur confort.
- Valorise leur choix de partager cette information avec toi et remercie-les.
- Fais-leur savoir qu’iels ne sont pas seul-e-s et que d’autres personnes se trouvent dans des situations similaires.
- Fais-leur comprendre que ce n’est pas de leur faute.
- Prête attention à leurs questions et demande-leur comment iels aimeraient agir, plutôt que de donner la priorité à tes propres conseils.
- Écoute attentivement tes propres sentiments et assure-toi que tu es dans l’état d’esprit adéquat pour faire face à la situation.
Coordonnées utiles
Voici quelques contacts utiles que vous pouvez contacter en cas de violences sexistes et sexuelles :
Si tu te sens inconfortable, en danger, potentiellement exposé-e à des violences sexistes et sexuelles ou victime/survivant-e – ou que tu ne sais pas comment aider une personne de ton entourage – sache que tu peux parler, recevoir de l’aide, des informations de la part de spécialistes, de professionnel-le-s qualifié-e-s, d’associations spécialisées, etc. pour te sortir de cette situation/ou venir en aide à une personne, tu peux contacter les numéros suivants :
Premiers Numéros d’urgence nationale :
- Police-secours : le 17
- Les pompiers : le 18
- Le samu : le 15
- A l’échelle européenne : le 112
1) Collectif Féministe Contre Le Viol : le 0 800 05 95 95
Si tu es victime/survivant-e de violences sexistes et sexuelles ou si tu souhaites aider une personne de ton entourage et que tu t’interroges sur certains éléments. Tu n’es pas seul-e. Numéro gratuit, anonyme et confidentiel en France et dans les DOM et TOM. Des professionnelles sont là pour t’écouter et t’aider si besoin.
Site web : https://cfcv.asso.fr/
2) Paris Aide aux Victimes
PAV ANTENNE SUD ET SIÈGE DE L’ASSOCIATION
12, rue Charles Fourier – 75013 PARIS
Public : 01 45 88 18 00
Accessible : Du lundi au vendredi de 9 h 00 à 17 h 00
PAV ANTENNE NORD
22, rue Jacques Kellner – 75017 PARIS
Public : 01 53 06 83 50
Accessible : Du lundi au vendredi de 9 h 30 à 17 h 30
Numéros gratuits et anonymes. Permanence de juristes afin d’aider les victimes de violences sexuelles dans les procédures juridiques. Permanence de psychologues (possibilité de prendre rendez- vous)
3) Violences Femmes Info : le 3919
Écoute, informe et oriente les femmes victimes de violences, ainsi que les témoins de violences faites à des femmes. Traite les violences physiques, verbales ou psychologiques, à la maison ou au travail, et de toute nature (dont les harcèlements sexuels, les coups et blessures et les viols).
Appel anonyme, appel gratuit depuis un téléphone fixe ou mobile. (Appel ne figurant pas sur les factures de téléphone) Accessible : De 9h à 22h du lundi au vendredi, et de 9h à 18h le samedi, le dimanche et les jours fériés.
4) Le Mouvement français pour le planning familial (MFPF)
Réseau de 76 associations départementales et de 13 fédérations régionales, milite pour le droit àl’éducation à la sexualité, à la contraception, à l’avortement, à l’égalité entre les femmes et les hommes et combat toutes formes de violences et de discrimination.
Numéro vert national : 0800 08 11 11. Écoute, informe et oriente dans le champ de la « Sexualités, Contraception, IVG ». Anonyme et gratuit. Accessible : Du lundi au samedi de 9h à 20h en métropole / Du lundi au vendredi de 9h à 17h aux Antilles.
Site web : https://www.planning-familial.org/fr
5) Plateforme gouvernementale de signalement des violences sexistes et sexuelles
Sur la plateforme de signalement vous pouvez échanger avec des policiers ou des gendarmes spécialement formés aux violences sexistes et sexuelles qui peuvent déclencher des interventions. Anonyme et gratuit, à tout moment, vous pourrez quitter rapidement le tchat et l’historique de discussion pourra être effacé de votre ordinateur, téléphone portable ou tablette. Accessible : 24h/24 et 7j/7.
Site web : https://www.service-public.fr/cmi
6) La Fédération nationale des associations et des centres de prise en charge d’auteurs de violences conjugales et familiales (FNACAV)
Les 36 structures pour la prise en charge des auteurs de violences conjugales et familiales.
08 019 019 11 : numéro d’écoute à destination des auteurs de ces violences, accessible du lundi au dimanche de 9H00 à 19H00.
Site web : https://www.fnacav.fr/
7) France victimes
Fédération regroupant 130 associations d’aide aux victimes, qui promeut et développe l’aide et l’assistance aux victimes (de toute infraction pénale, viol, accidents collectifs, …) et toute autre mesure contribuant à améliorer la reconnaissance des victimes.
Numéro d’aide aux victimes : 116006
Accessible : 7j/7 de 9h à 19h.
Site web : https://www.france-victimes.fr/
8) MAG Jeunes LGBTQIA+
Une safe space avec de gens LGBT+ pour discuter, rencontrer des gens qui te rassemble, et te former sur des questions queers.
Liste de spécialistes safe :
Voici quelques professionnel-le-s safe, intersectionnel-le-s et inclusif-ve-s pertinent-e-s :
1) PSY* Situé.e.s : https://psysafeinclusifs.wixsite.com/psysafe/get_involved
La liste recense des psy* dont le titre et son usage sont reconnus et réglementés, comme les psychiatres, psychologues, etc. Ils vérifient par témoignage ou par entretien que leur pratique située veille à garantir un espace dans lequel on s’attache à ne pas reproduire les oppressions systémiques existant dans le champ social : racismes, patriarcat, validisme, classisme, âgisme, transphobie, etc.
2) Psy.gay.e.s : https://www.psygay.com/
La liste recense des professionnel.le.s de l’écoute et de la psychothérapie qui accueillent les personnes qui font appel à eux/elles dans un engagement de respect de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre.
3) Yoursafe : https://www.your-safe.org/professionnels/
La liste recense différents professionnels safe dans les domaines médicaux, psychologiques et juridiques pour les victimes d’agressions sexuelles et/ou sexistes
Reférénces
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